lundi 12 février 2024

Comment les livres et les mots m'ont apporté de l'aide durant une partie de mon adolescence...

 Je me souviens de mes "années Collège" avec beaucoup de joie et garde donc un très bon souvenir de cette période magique. A l'inverse, le Lycée fut une grande déception et les mots qui me viennent en tête pour décrire ces années sont des mots comme désillusion, tristesse, gâchis, incompréhension, injustice, noirceur. 

Lorsque j'étais au Collège, j'ai connu des enseignants exceptionnels, tels que mon professeur de Français, que je pourrais comparer à Mr Keating, du Cercle des Poètes Disparus, rien que ça ! (et le film n'était même pas encore sorti !). Lui aussi a transmis le goût de la lecture à de nombreux élèves et cela change tout dans la vie des adolescents, croyez-moi. Lire pour soi et à haute voix, analyser, donner son avis, discuter et rendre compte de ses lectures, cela donne sacrément confiance en soi...

Au Lycée, j'étais vraiment mal partie : toutes mes belles intentions et mes beaux projets se sont envolés du jour au lendemain. Je ne vous expliquerai pas toute l'histoire car cela serait trop long et ce n'est pas le but de cette publication, mais ce que je peux vous dire, c'est que dans cet établissement, rien ne s'est déroulé comme je l'avais espéré. Entre les élèves immatures qui trichaient en classe et qui ne s'intéressaient à pas grand-chose -sauf à s'amuser-, les cours ennuyeux et déprimants, les professeurs qui ne prêtaient pas vraiment attention aux soucis personnels des élèves et qui délivraient leurs cours sans passion et même parfois avec condescendance... et je ne parle pas de ceux qui ne remarquaient pas les tricheries dans les classes ! Bref, c'était du grand n'importe quoi et cela me désolait et m'isolait... Je ressentais un profond mal-être chaque jour davantage. Dans ce Lycée, pas d'encouragements, pas d'écoute, pas de psychologie, pas d'empathie. C'était chacun pour soi.

Et pourtant, certaines choses ont pu me sauver et transformer cette période fade, morne et sans saveur en moments incroyablement inspirants et riches...  Lesquels vous demandez-vous ? Hé bien, tout d'abord, les cours de Français durant ces deux années de Seconde (oui, bien-sûr, j'avais redoublé cette classe, sans surprise...) aux programmes totalement opposés (plutôt porté sur l'analyse des articles de journaux, la première année et sur les textes classiques, la seconde) ont déclenché en moi une soif de connaissance et m'ont fait oublier une grande partie de mes problèmes. J'ai découvert la puissance infinie des mots, la beauté des textes classiques et leur troublante modernité ; ces textes répondaient à mes questions, me donnaient des réponses et du courage. Quant aux articles, ils mettaient le doigt sur les injustices, les failles de la Société et là aussi me donnaient des explications. J'arrivais peu à peu à mieux comprendre pourquoi je me sentais si différente. Et tant mieux après tout. Il vaut mieux souffrir mais être en accord avec soi que de paraître en accord avec les autres mais ne rien ressentir.

Dans ces textes classiques, on parlait de Rabelais "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme", Lamartine, Hugo, Vigny, Musset, Balzac, Sand, Dumas, Montesquieu, Voltaire, Diderot, Cazotte, Rousseau, Montaigne, Villon et de tant d'autres auteurs ! 

Et puis, il y avait les poèmes de Ronsard : "Mignonne allons voir si la rose...", retour au fameux Carpe Diem qui renvoie au Cercle des Poètes Disparus, sorti durant ma première année au Lycée. Oui, un cercle là-encore mais dans ma propre vie. Non pas infernal mais vertueux. Les livres et les mots, toujours présents pour me remonter le moral et me guider. Cette année-là aussi, j'ai pris une énorme claque littéraire : j'ai fait connaissance avec Le Grand Meaulnes d'Alain-Fournier et avec Emma Bovary de Flaubert ! Deux personnages chocs gravés à tout jamais dans mon esprit et dans mon coeur.

Les mots salvateurs encore grâce à la musique cette fois, à travers les paroles des chansons de groupes et artistes anglophones tels que Fleetwood Mac, Stevie Nicks, Lindsey Buckingham, The Eagles, Don Henley, Christopher Cross, Crowded House, Toto...

Ouf sauvée ! Nourrie de poèmes, de phrases, de citations, de textes chantants et de mots, j'ai quitté l'établissement sans que personne ne cherche à me retenir (mais plutôt à me décourager). J'ai tenu bon : je me suis inscrite à des cours privés par correspondance pour poursuivre le programme et fait des petits boulots pour me les payer. L'école de la vie, en quelque sorte ; pas toujours simple et facile, je l'avoue mais j'étais libre d'apprendre. Et j'ai beaucoup appris, repris confiance en moi et lu, énormément lu. Un roman en particulier a alors bouleversé ma jeunesse à ce moment-là et des années durant  : "Anne, la maison aux pignons verts", de Lucy Maud Montgomery. Ce roman fera d'ailleurs l'objet de la Lecture Inspirante de ce printemps prochain... 

Plus que jamais, les mots sont notre force, les livres sont nos guides.

Si vous hésitez encore à ouvrir un livre, alors voici un conseil d'amie : foncez ! Lisez car c'est une liberté et une libération qui s'ouvriront à vous...

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